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ARNAQUES EN TOUS GENRES
(cet article est extrait du Guide du revendeur de jeux vidéo)
Le commerçant est la cible privilégiée des escrocs en tous genres, surtout lorsque celui-ci débute son activité. Nous n'avons pas fait ici une liste de toutes les escroqueries recensées en France, ce n'est pas le but de cet article. Mais au bureau de l'association nous avons répertorié celles qui reviennent le plus souvent.
Tout d'abord, il a les petites arnaques de vos clients. Pas bien méchantes mais plutôt ennuyeuses.
REPRISE A L'ARGUS
Ce n'est pas vraiment une arnaque car ici c'est plutôt vous le fautif. En effet, bien souvent sans prévenir, les éditeurs font des opérations de déstockages. Si vous ne travaillez pas en direct avec les éditeurs, vous ne pourrez pas savoir que tel titre vient de passer à 99 F prix public alors qu'il y a une semaine encore vous l'achetiez à votre grossiste 239 francs hors taxes ou à vos clients 100 F selon la côte argus. Des petits malins profitent de ces opérations en grandes surfaces et les revendent aux magasins de jeux vidéo dans la semaine qui suit.
REPRISE DE JEUX COPIES
Toujours dans le domaine de la petite arnaque, certains clients équipés d'un ordinateur, d'un graveur de CD-ROM, d'un scanner et d'une imprimante couleur font des copies de jeux avec de beaux boîtiers CD avec la copie de la jaquette du jeu fraîchement sortie de l'imprimante. Certains vont même jusqu'à vous voler des boîtes vides en magasin pour gagner du temps. Pour éviter cela, Vérifier que sur le recto du CD les inscriptions soient gravées à même le CD et qu'il ne s'agisse pas d'un simple autocollant. Ensuite il faut regarder la couleur du CD. S'il est coloré (doré, bleu, vert, etc.) c'est un Cd R donc une copie. S'il est argenté, c'est un original. Autre indice : L'absence de notice doit vous mettre sur la voie.
JEUX EUROPEENS EN V.O.
Plus ennuyeux, des grossistes peu scrupuleux achètent des titres connus à l'étranger pour les revendre à des prix défiant toute concurrence en France. Le format de lecture étant le même en Europe, ces jeux sont donc compatibles mais en version originale ! Entendez par-là que la notice et le jeu sont dans une langue étrangère.
Ce n'est pas trop gênant lorsque c'est en anglais (beaucoup de distributeurs français ne font même pas l'effort de traduire leurs jeux de l'anglais vers le français) mais cela est plus délicat dans la langue de Kafka ou de Léonard de Vinci. Un grossiste français bradait il y a quelques temps des Resident Evil en italien et des Gran Tourismo intégralement en allemand. Pour éviter cela, regardez la notice. Si elle est multilingue, pas de problème. Par contre s'il n'y a qu'une seule langue… Méfiance ! Testez le jeu.
DISTRIBUTEURS DE PROBLEMES
Ici nous montons d'un palier dans l'art de l'escroquerie puisque celle-ci se situe à la limite de la légalité. Je prends pour exemple le cas récent d'un magasin qui a été démarché par un commercial d'une société de vente de distributeurs automatiques. Après le "one man show" du commercial formé en interne par la maison-mère qu'il vous présente souvent comme une société internationale et numéro 1 dans son domaine (souvent une SARL au capital de 50 000 F complètement inconnue ou alors ayant un nom se rapprochant à celui d'un grand groupe), bien souvent le commerçant est tenté par les promesses de gains et de la rentabilité de la machine.
Toutefois c'est un piège car passés les premiers mois, la location de l'appareil (entre 30 et 50 F.H.T. par jour) devient pesante. On ne s'en rend pas bien compte tout de suite car à la livraison le distributeur est plein de boissons. Mais une fois que l'on doit le remplir, on comprend rapidement que le débit doit être plus important et que l'on doit écouler une vingtaine de boissons par jour pour "rentrer dans ses frais" sans compter la consommation électrique de l'appareil. En plus le contrat vous engage pour plusieurs années et au bout du compte l'appareil vous revient à plus de 60 000 F H. T. Si la vente de boissons vous intéresse, achetez directement l'appareil (entre 10 000 et 20 000 F H. T.) ou faites un partenariat avec un grand nom de la boisson (Coca Cola - Tropico - Choki). Dans ce cas, vous n'avez aucun centime à débourser et vous serez payé au nombre de produits vendus.
Autre arnaque similaire : Les guides en tous genres (fonctionnaires - étudiants - etc.). Ces derniers vous proposent une insertion publicitaire dans leur guide qui sera distribué à une classe professionnelle précise de la société (les gendarmes, les enseignants). On vous dit que ce secteur (souvent des fonctionnaires) est porteur (peu de chèques impayés, bons revenus, etc.) et au bout du compte vous signez un engagement de partenariat publicitaire pour 3 ou 5 ans. Le problème, c'est que c'était écrit en tout petit à la fin du contrat. Mis à part deux ou trois personnes qui auront lu ce guide et qui se seront déplacés chez vous, vous ne risquez pas d'amortir le coût de ces insertions.
PRIX CANONS PAIEMENT CASH
Lorsque l'on est commerçant, une sorte de quête du Saint Graal naît en vous : avoir les meilleurs prix. Dans cette optique, ne soyez pas étonné de voir débarquer un jour dans votre magasin un individu vous proposant des prix défiant toute concurrence. Votre méfiance s'estompera si ce dernier est lui aussi commerçant (ou grossiste). Si la personne n'est pas dans votre région et qu'il vous démarche par téléphone, vous n'avez aucun moyen de vérification. Cette personne vous proposera donc un lot de jeux vidéo ou de consoles encore sous emballage, du matériel PC ou autres produits à des prix très intéressants mais suffisamment élevés pour ne pas créer le moindre doute en vous. Prenons un jeu neuf qui coûte chez votre grossiste 230 F H. T. et bien lui vous le proposera 180 ou 190 F H. T.
Son argumentaire est souvent le suivant : ça vient de ventes aux enchères ou d'un magasin qui a déposé son bilan. Dans 99 % des cas, c'est du matériel volé ou escroqué. Le cas que nous avons étudié au bureau de l'association portait sur du matériel PC. Un commerçant ayant pignon sur rue, revendait du matériel PC (des portables, des disques durs, des barrettes de mémoires) avec une remise de 20% sur le prix habituel. Son astuce consistait à scanneriser les entêtes des institutions publiques (Direction Départementale de l'Equipement, la Préfecture, la ville de Roubaix, etc.) et à passer commande auprès d'importants grossistes parisiens. Les institutions publiques payant leurs factures par mandat administratif (virement bancaire), les grossistes n'y voyait que du feu et le matériel était directement enlevé par des "fonctionnaires" qui se présentaient à l'entreprise avec un double du bon de commande. L'escroquerie a duré plus de 6 mois pour un montant de 2 millions de francs. Le SRPJ de Lille a interpellé les suspects et un bon nombre de commerçants ont été mis en garde à vue pour complicité d'escroquerie et recel. Bref inutile de vous dire que lorsque l'on pose des scellés sur la porte de votre commerce, même si vous êtes innocent, votre crédibilité et votre image en prennent pour leur grade. Soyez donc vigilant et ne vous laissez pas tenter par le côté obscur de la force (dixit Maître Yoda).
3615 ESCROC
Bien que de moins en moins utilisée avec l'avènement d'Internet, cette escroquerie a connu son heure de gloire dans les années 90. On vous proposait d'avoir votre 36 15 "votre société" pour seulement 10000 F H. T. En plus payable en deux fois. Avec des mises à jour gratuites sans frais supplémentaires et des retombées sur les royalties de France Telecom.
Le problème, c'est qu'en plus d'avoir le serveur minitel le plus ringard de la galaxie, vous deviez le promouvoir et vanter le quiz qui devait faire gagner des voyages à vos clients. Au bout de quelques mois, la société déposait son bilan, en ayant auparavant encaissé l'intégralité des royalties France Telecom. Sans offrir le moindre cadeau à vos clients (qui se retournent généralement contre vous). Le loyer de France Telecom, n'étant pas honoré, le 36 15 votre société était coupé.
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