BILAN 99

Avant toute chose je tiens à remercier tous les revendeurs indépendants qui ont eu la gentillesse de répondre à notre questionnaire.

Mention spéciale aux magasins Difintel – Ultima – Alliance Games et Strata Games qui ont répondus massivement.

En effet cela nous permet d’établir des données spécifiques à notre marché. Ces chiffres sont représentatifs du marché français car ils englobent à la fois des commerces indépendants et des entreprises affiliées à un groupe (Difintel – Ultima – Strata Games – Alliance Games).

Petite innovation : les commerces Cash Converters – la Trocante ont été intégrés à l’ensemble mais uniquement le CA de leur rayon jeux vidéo a été pris en compte.

Le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise située en France en 1999 est de 1 424 963 F (1998 : 2 152 908 F – 1997 : 1 845 608 F)

Il y a deux mois, nous avions tiré la sonnette d’alarme ! Le marché progresse mais il y a trop de boutiques de jeux vidéo en France.

Autre point noir : le développement important du piratage des logiciels du principal support (Playstation).

Nous avons noté une énorme disparité entre les boutiques : 32 % des sociétés sondées réalisent un CA inférieur à 500 000 F et seulement 3 % réalisent un CA supérieur à 4MF.

L’évolution annuelle du Chiffre d’Affaires (99/98) pour les revendeurs de jeux vidéo est de - 33,81 % (1998 : +16,65% - 1997 : +11,35% )

Le chiffre parle de lui même : presque 34% de baisse du chiffre d’affaires. Toutefois ce chiffre est à nuancer car on retrouve ici les même disparités que précédemment : les entreprises qui réalisent un faible CA connaissent les plus fortes baisses.

Généralement pour une entreprise qui réalise un chiffre d’affaires supérieur à 1MF la baisse est de 17 %. Et elle n’est que de 9% pour les entreprises dont le CA est supérieur à 2MF

Votre chiffre d’affaires a t-il progressé :

• OUI 41 %
• NON 38 %
• NSP 21 %

Attention : les 41% de « oui » incluent les commerces ouverts en cours d’année 1998 – et donc leur CA a logiquement augmenté.

Combien avez vous de concurrents dans un rayon de 10 KM : 7 (1998 : 7 – 1997 : 5,5)

Êtes vous franchisés ou affiliés à un groupe :

• OUI 41 % (1998 : 39% - 1997 : 48%)
• NON 59 %

Si oui, êtes vous satisfait de votre franchiseur ou partenaire ? :

• OUI 82 %
• NON 18 %

Si non, pourquoi ?:

• Centrale d’achat peu performante 29%
• Franchise trop élevée 63%
• Peu de retombées publicitaires 4%
• Autres 3%
• NSP 1%

On note après une forte chute en 1998 une stabilisation des franchises en 1999. Le marché se professionnalise de plus en plus et les groupes les plus importants en 1998 ont renforcé leurs bases de magasins en 1999.

Quelle est selon vous la meilleure entreprise ou enseigne de jeux vidéo en France? (sondage effectué auprès des professionnels)

• 1/ DIFINTEL MICRO - 19,2% (98 :9,6)
• 2/ MICROMANIA - 14,6% (98 :21)
• 3/ SCORE GAMES - 10,5% (98 :10)
• 4/ ALLIANCE GAMES - 7,1% (98 :4)
• 5/ ULTIMA GAMES - 6,1% (98 :8,2)
• 6/ STRATA GAMES - 3,8% (98 : np)
• 7/ STOCK GAMES - 3,6% (98 :8%)
• 8/ TRY AGAIN - 2,9% (98 :np)
• 9/ DOCK GAMES - 2,6% (98 :4,2)
• 10/ CASH CONVERTERS 2,5% (98 : np)
• AUTRES et N.S.P. - 27,1% (98 : 29)

NDR : les choix multiples ont été validés.

Énorme surprise lors du tri des questionnaires, Difintel Micro arrive largement en tête – devançant pour la première fois le ténor des jeux vidéo Micromania que l‘on pensait indétrônable.

Rappelons que lors de notre sondage de 1997 – la chaîne Difintel Micro n’était même pas classée dans le top 10 !

Autre surprise le groupement Alliance Games passe de la 7ème place en 1998 à la 4ème en 1999. Quant à Strata Games (allié à Je Console) - absent en 1998 – le groupe arrive directement en 6ème position talonnant Ultima qui perd une place tout comme Score Games et Micromania. Try Again ou plutôt le groupe Antares se positionne en 8ème place devant Dock Games.

Autre entrée remarquée : celle de Cash Converters qui devient par son réseau important de point de vente un sérieux concurrent aux commerces traditionnels de jeux vidéo. Devant la multitude de franchises/partenariats qu’il y a en France, il etait normal que les « piliers » du marché comme Ultima ou Score Games se fassent un peu bousculer par les nouvelles entreprises qui sont apparues ces dernières années. Reste à voir si elles tiendront sur le long terme (on leur souhaite).

Pensez vous que le métier de revendeur indépendant à de l’avenir ? :

• OUI 37,5 %
• NON 62,5 %

Allez vous ouvrir un rayon DVD vidéo neuf et occasion dans le courant de l‘année 2000 ? :

• DEJA FAIT 11,5 %
• OUI 43,4 %
• NON 45,1 %

A la question concernant les marges en neuf et occasion cela donne : Le coefficient de marge bénéficiaire moyen (T.V.A. déduite) est de 1,29 (contre 1,31 en 1998) pour les jeux neufs et de 1,78 (contre 1,55 en 1998) pour les jeux d’occasion.

Votre avis sur l’avenir des revendeurs de jeux vidéo : Sur ce sujet, les réponses sont diverses et ne peuvent être quantifiées en pourcentages. Mais à la lecture des réponses, il faut admettre que les avis sont assez pessimistes. Beaucoup voient leur avenir en noir du fait qu’ils se sentent délaissés par les grossistes et les éditeurs.

D’autres se plaignent de l’anarchie qui règne dans les jeux vidéo et des disparités importantes entre les grandes surfaces et les revendeurs indépendants notamment sur le prix d‘achat trop élevé des logiciels.

Certains apportent des solutions : création d’une fédération, regroupement de plusieurs centrales d’achat, fusion de plusieurs franchises.

Et enfin une minorité d’optimistes pensent que les jeux vidéo ont de l’avenir à condition de se diversifier.

Pour terminer je cède la place à Monsieur D.THEBAUD, Président Directeur Général d’INNELEC MULTIMEDIA qui a pris la peine de réagir à deux reprises à notre précédente note de conjoncture et au courrier que nous lui avions adressé. Je précise que c’est le seul grossiste en France à nous avoir donné son point de vue.

Courrier du 12/01/2000 :

" (…) Me permettez-vous d’apporter un rectificatif sur ce taux de 30% qui ne correspond pas à la réalité du marché français cette année. D’après l’institut GFK, les ventes de logiciels pour consoles ont progressé en valeur de 4,69% sur la période janvier-novembre 1999 comparé à 1998 ; en quantité la progression est de 24,54 %. Au delà du phénomène de puissance d’enseignes que vous évoquez, on se trouve plus globalement face à un marché cyclique avec une phase de plateau voir de petite régression en valeur pour 1999. Il est probable que ce phénomène va s’accentuer en l’an 2000 et que la croissance reprendra dès que le parc de consoles dites de nouvelle génération (Dreamcast – Playstation 2) aura égalé puis dépassé le parc actuel de consoles dites d’ancienne génération. En conclusion, un revendeur de jeux vidéo qui a vu en 1999 son CA de produits neufs stagner ou légèrement régresser, est dans la moyenne, ce qui ne veut pas dire que d’autres ne sont pas à même de mieux tirer leur épingle du jeu ou moins bien d’ailleurs."

Courrier du 25/01/2000 :

" (…) En ce qui concerne les revendeurs indépendants, la politique INNELEC MULTIMEDIA a toujours été d’essayer d’augmenter régulièrement les services offerts. C’est ainsi que pour la fin d’année 1999, nous avons proposé à nos clients un catalogue à la marque TEAMAGO, qu’ils pouvaient repiquer à leur nom ou que d’ailleurs nous pouvions repiquer nous-même à leur nom, de telle façon que les revendeurs indépendants aient comme les gros groupes de distribution, un outils de marketing. (…)  De la même façon, nous sommes en train de finaliser la mise en place de différents services internet : VIRTUAL ACCESS : C‘est un extranet qui donnera accès pour certains revendeurs privilégiés, aux informations qui vont leur permettre de faire une partie ou la totalité de leurs transactions commerciales en ligne avec INNELEC MULTIMEDIA. Lancement : fin du premier trimestre 2000 VIRTUAL CHAIN STORE : C‘est la mise à disposition auprès de revendeurs, de boutiques clés en mains dédiées au commerce de produits multimédia. Le revendeur multimédia devient un affilié d‘une chaîne virtuelle de produits sous une enseigne commune. Lancement deuxième trimestre 2000 "

INNELEC EN CHIFFRES :

Evolution du CA en millions de francs :

• 1996/97 : 243,4
• 1997/98 : 330,4
• 1998/99 : 432,5

Evolution du résultat net :

• 1996/97 : 7,4*
• 1997/98 : 9,3
• 1998/99 : 14,6

*résultat net corrigé

Répartition du chiffre d’affaires par circuit en pourcentage :

• Commerce de proximité : 58%
• Grande distribution : 26%
• Multispécialistes : 16%

Et oui...Contrairement aux idées reçues (et aux mauvaises langues) INNELEC MULTIMEDIA ne concentre pas tous ses efforts auprès de la grande distribution et réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires auprès des commerces de proximité. Un tel effort se devait d’être mentionné dans nos colonnes et bien sur, j’invite tous nos autres partenaires qu’ils soient franchiseurs, grossistes ou revendeurs à communiquer sur ce sujet. Ils trouveront toujours un écho favorable au sein de nos lettres de conjoncture du moment qu’il s’agit d’apporter des solutions aux problèmes qui nous concernent tous.

Suite à la parution du bilan 99, le président du groupe Alliance Games a souhaité s’exprimer.

Si vous aussi vous souhaitez exprimer votre point de vue sur le marché des jeux vidéo : contactez nous

« Je suis très content que le groupe Alliance Games soit arrivé dans les premières places. Le jeu vidéo cette année va subir une très grande baisse(vous parliez de 34% pour 1999) Je pense que nous allons arriver à 50 % pour 2000. Et c'est logique nous sommes entre deux générations de consoles : Les anciennes lassent nos clients et surtout tous comme nous les revendeurs nous n'éprouveront plus l'envie de jouer (mise à part GT2) et les nouvelles ne sont pas encore là , (dolphin et Play2000) ou comme la DreamCast pas assez implantée. Du coup je pense que dans 8 à 12 Mois cela va repartir à très grande vitesse donc patience. Nous Alliance Games nous avons décider de suspendre nos pubs jusqu'en Octobre 2000 pour être plus efficace à cette Date. Revendeurs qui voulaient nous rejoindre contactez nous. Merci à tous les revendeurs pour leur vote et tenez bon. » 

Le fondateur P.G