Bienvenue sur le site d'Objectif Micro

ACCUEIL

SECTION PRO

ARGUS DES JEUX VIDEO

ARGUS DES DVD

GUIDE DU REVENDEUR

FICHIER CLIENTS

BON DE COMMANDE

SOMMAIRE ARTICLES PRO

GROSSISTES JEUX VIDEO

TOP DVD

SECTION TOUS PUBLICS

LABO & REVIEWS

NEWS JEUX VIDEO

EVALUEZ VOS DVD !

EVALUEZ VOS ANCIENS JEUX VIDEO !

COLLECTION DE GIFS ANIMES

OBJECTIF MICRO ?

E-MAIL

LIENS

FORUM

PARTENAIRES

TooGames - le réseau français des jeux vidéo

Weborama, les meilleurs sites francophones

Hit-Parade

Merci de voter !

 

Cliquez pour agrandir

JET SET RADIO/JET GRIND RADIO

Sorti le 29 juin dernier, JET SET RADIO (qui portera le nom de JET GRIND RADIO en Europe et aux States) n'a totalisé que 39 000 ventes lors de sa première semaine de commercialisation, pas très loin d'un autre jeu Dreamcast édité par Capcom : Street Fighter 3 Third Strike mais (très) loin derrière Final Fantasy 9 sur Playstation (2,6 Millions d'unités vendues en moins d'une semaine).

Quel coup du sort ! Alors que SEGA - le maître de l'arcade - pensait exploser ses ventes de Dreamcast au Japon (environ 4500 par semaine contre 70 000 PS2 par semaine) avec ce titre tant attendu, c'est la désillusion totale ! Pour une fois qu'un jeu annoncé respectait les délais de commercialisation prévus, voila qu'il se retrouve classé comme un simple jeu de bas étage. Le magazine IGN n'a d'ailleurs pas hésité à traiter les joueurs japonais de "lamers" qu'on pourrait traduire grosso modo par "déficients mentaux".

Il y a fort à parier que ce jeu cartonnera aux Etats Unis et en Europe où il est attendu avec impatience. Il est vrai que les japonais ne sont pas trop friands de ce genre de jeu estimant qu'il n'est pas fait pour eux mais plutôt pour un public occidental. En effet certains jeux comme Tomb Raider ou Crazy Taxi ont eu le même effet qu'un pétard mouillé un soir de 14 juillet, à savoir quasi nul.

De plus, sortir Jet Set Radio quelques jours avant Final Fantasy 9 était plutôt risqué, les joueurs nippons, à l'instar des joueurs européens, n'ont pas de porte-monnaies extensibles et beaucoup ont préféré reserver leur pécule pour un titre qu'il ne fallait pas manquer. Et oui, Final Fantasy 9 était le jeu le plus attendu au Japon (avec le nouveau Dragon Quest) et il est évident que SEGA a fait une grosse erreur de marketing en programmant un titre qui devait être le fer de lance de la marque et redorer un blason quelque peu palichon.

Mais que vaut réellement Jet Set Radio ?

Si l'on fait abstraction des premiers chiffres de ventes, qui nous l'espérons tous, augmenteront une fois passé l'effet FF9, on peut sans aucun doute affirmer que SEGA a, une fois encore, lancé une nouvelle bombe ludique sur le marché sclérosé des jeux vidéo.

Jamais une société n'a pris autant de risques pour promouvoir sa console. SEGA innove sur tous les fronts, certes avec plus ou moins de réussite (le jeu online est pour l'instant un échec et cela ne va pas s'améliorer quand on voit que des jeux comme Half Life sortiront sans option internet), tentant à chaque fois de nouvelles expériences ludiques dans un marché acquis en grande majorité à SONY.

Un peu comme pour le cinéma d'art et d'essais face aux grosses machines holywoodienne, Jet Set Radio fait parti de ses jeux dits de "nouvelle vague" ou "à risques" comme Shenmue, Chu Chu Rocket ou Ecco. L'utilisation d'une nouvelle technologie ou d'une "nouvelle façon de jouer" est toujours un pari dangereux pour un éditeur, ça passe ou ça casse ! Et généralement quand "ça passe", le concept est copié par la concurrence. Prenons par exemple le dernier Zelda (Majora's Mask) qui repompe sans vergogne le système de Real Time Life de Shenmue (les personnages non-joueurs ont leur propre existence dans le jeu).

Mais une fois encore, SEGA a démontré toute sa virtuosité dans la conception d'un titre novateur, au grand dam de ses concurrents conservateurs qui nous sortent à tire-larigot des suites à peine liftées de succès antédiluviens comme Ridge Racer , Tomb Raider , Crash Bandicoot, j'en passe et des meilleurs...

SEGA ose, et avec brio car Jet Set Radio est une merveille !

Le concept de ce pur jeu d'arcade étant tellement fou à décrire que je vais devoir m'appliquer pour vous l'expliquer correctement. Alors après ce petit "coup de gueule", accrochez vous, le test commence... 5,4,3,2,1... Go !

Première approche extérieure : en voyant la jaquette de Jet Set Radio, on a tout d'abord un effet de rejet.

Qu'est-ce que c'est que cette jaquette de fous (reproduite ci-dessus)? C'est un jeu des années 70 ou quoi ?

La jaquette est en papier recyclé et en plus les dessins sont complètement psychédéliques. A tous les coups les designers ont conçu le dessin de couverture en fumant de la marijuana avec, en fond sonore, une musique des Pink Floyd période "baba" !

Je plaisante mais c'est vraiment "space" comme dessin. Pour leur défense, il faut dire que SEGA vise comme clientèle les adolescents et autres jeunes adultes. Mais franchement avec un tel design, il vont attirer les soixante-huitards !

En ouvrant le boîtier du GD-Rom, on constate que les lascars ne se sont pas arrêtés à la couverture ! Même le GD-Rom est complétement déjanté, s'inspirant des vinyls des DJ avec au centre un vert fluo du plus bel effet !

"Qu'est-ce que c'est que ce jeu de fous ?!"

C'est généralement l'expression qui sort de la bouche des joueurs. Car une fois le jeu chargé, on se prend une claque ! L'intro vous montre un gars en rollers en train de faire des galipettes en pleine ville et qui tague les murs. Là où SEGA innove, c'est dans le style graphique utilisé, à mi chemin entre le dessin "fait à la main" et la modélisation des personnages en 3D. Les perspectives sont rigoureusement respectées, donnant du volume au dessin, un peu comme si vous regardiez un manga avec des lunettes 3D. Sauf qu'ici y'a pas de lunettes dans la boîte, c'est à l'écran que ça se passe. Petit détail amusant : un écran s'affiche et vous explique que taguer les murs c'est interdit tout comme faire du roller sur la route. Ouf la morale est sauve ! Merci SEGA.

Les dessins sont très stylisés voir épurés, un peu à la manière de la "ligne claire" chère à Hergé, le papa de Tintin®. Pourtant ils ne font pas "cheap" et on arrive à voir les zones d'ombres sur les persos. On mesure à quel point la Dreamcast est puissante dans la gestion de la 3D (merci le Power VR).

COOOOOOOOOL !

Passée l'intro, vous voila devant l'écran titre, vous pressez le bouton start et après une présentation de l'histoire toute en BD, une charmante demoiselle, tout de vert et blanc vêtue, vous accueille.

Vous (G.G. dans le jeu) souhaitez intégrer une bande de tagueurs entièrement dévolus à la station de radio locale nommée "Jet Set Radio". A la première note de musique, vous comprenez que la radio en question est spécialisée dans les chants grégoriens et la pop française avec en guest star Michel Sardou.

Rassurez-vous, c'est une blague ! Enfin je devrais plutôt dire "Coool Mannnn, it's a joke !" Car la bande son donne à donf dans le rap ricain (d'ailleurs Michel Sardou me chantonne à l'oreille "si les ricains n'étaient pas là, nous serions tous en Germanie...").

Même si je ne suis pas un grand amateur de rap devant l'eternel, force est de constater que ça dépote sec ! Contrairement à beaucoup d'autres jeux, ce n'est pas saoulant et les ziques s'enchaînent hyper bien (notez que j'ai adapté mon style de narration en conséquence). Le DJ de la radio s'appelle DJ-K, c'est un black qui cause entièrement en anglais et qui vous explique la situation à coup de 500 watts dans la tronche. Heureusement les sous-titres sont en japonais ;o)

Votre première mission, si vous l'acceptez, est de faire tout comme la demoiselle susmentionnée, à savoir : elle fait quelques cabrioles en rollers et puis ensuite c'est à vous de jouer ! Simple non ?

Slide mon gars !

Si vous passez les quatres premières épreuves (très simples), le deuxième membre de la Jet Set (une sorte de Jamiroquai local) vous fera passer une autre série de "je saute sur la rampe, je fais un salto arrière tout en taguant un bus avec un doigt de la main gauche dans l'oreille droite - de préférence le pouce ". Une fois passé ce petit passage obligatoire et didactique, vous voila intégré à la bande et vous pouvez rentrer au H.Q. (quartier général en VF).

Les choses sérieuses commencent, d'autres zonards, certes aussi bien habillés que vous mais néanmoins concurrents, taguent les murs de la ville et vous devez impérativement recouvrir leurs affreux gribouillis de votre sceau. Vous avez le choix entre les trois personnages du groupe, chacun ayant sa spécificité (saut, vitesse, resistance). A vous de choisir le bon étalon pour réussir vos objectifs.

Vous débutez donc en ville avec un certain nombre de tags à réaliser, et ce dans une zone délimitée (si vous quittez la zone, vous vous retrouvez au quartier général des rappeurs associés). Pour compliquer la tache, le temps est limité, et avant de taguer, vous devrez trouver des bombes de peinture dissimulées un petit peu n'importe où. Bonjour le stress !

Comme chez SEGA, ils sont sympas, ils ont ajouté des flics "anti-tags" dont leur chef à plus l'allure d'un gangster que d'un représentant des forces de l'ordre. D'ailleurs ce dernier n'hésitera pas à vous "canarder" avec son magnum et ses hommes à vous lancer des gazs lacrymogènes ou à vous matraquer.

Heureusement votre liberté d'action est totale. La zone est délimitée mais elle reste suffisament vaste pour que vous vous perdiez. A vous de trouver (comme dans Crazy Taxi) les meilleurs raccourcis. Votre champ d'action n'est pas plat comme un classique jeu de course mais comprend plusieurs niveaux : sous-sol - ville - building et vous devrez utiliser le moindre objet du décor pour passer d'un niveau à un autre. Par exemple en sautant sur une rampe d'un toboggan pour enfants, vous accéderez à une aire surélevée d'autoroute en construction, si vous vous plantez, vous vous retrouvez deux niveaux plus bas, dans un canal servant au traitement des eaux usées (heureusement à sec).

Une fois devant un mur ou un objet à taguer, deux alternatives sont possibles : si c'est un petit tag ou un tag secondaire (signalé par une flèche verte) n'entrant pas dans la série des tags obligatoires (signalés par une flèche rouge), une simple pression sur la gachette L est nécessaire pour dessiner un magnifique tag. Par contre, pour un tag moyen ou un tag de la mort, vous serez dans l'obligation de jouer du pad analogique en respectant le timing (un peu comme les QTE de Shenmue).

Le problème vient du fait que tout ça est réalisé en temps réel et il vous faudra ruser pour éviter les motards et autres flics chargés de vous intercepter. A chaque fois que vous serez touché, votre jauge d'énergie diminuera jusqu'au seuil final et fatal. Entre deux votre perso sera un peu bancal, se tordant sous la douleur, tenant son bras inerte à la manière d'un perso de Resident Evil.

Faut dire que vous n'êtes pas bien malin ! Taguer les murs en pleine heure de pointe, forcément c'est dangereux ! Vous aurez le plus grand mal à zigzaguer entre les voitures, les motards, les bus scolaires, etc., sans vous faire renverser par l'un de ces véhicules, qui signalons le, vous aura quand même préalablement averti par un coup de klaxon flippant.

Un autre facteur de stress : les bombes de peinture dont il n'est pas rare de tomber en rupture de stock, il faut alors faire des kilomètres pour en trouver. (TIPS : en fonçant sur un tagueur adverse, vous libérez trois bombes de peinture).

Plus dur encore à trouver : le logo Jet Set Radio (qui prend la forme d'une petite radio jaune) qu'il vous faudra atteindre en usant de stratagèmes tarabiscotés (style : sauter dans le vide et s'accrocher à une rembarde de 5 millimètres). Cependant chaque logo libére un nouveau tag que vous pourrez choisir d'utiliser ou pas. Ce paramètre se règle au quartier général, tout comme la création par vos soins de nouveaux tags (enregistrables sur VM) ou encore le choix de nouveaux membres de la Jet Set Radio qui se débloqueront au fil de l'histoire.

En définitive, et au risque de me répéter, ce jeu est une bombe ! C'est un régal de voir son rappeur/tagueur évoluer dans une ville en perpétuelle mutation, un plaisir de voir des personnages comme jamais on n'en avait vu auparavant, avec un style graphique inédit et révolutionnaire (du manga en 3D). La bande son est exceptionnelle, orchestrée par main de maître en la personne de "HAZE" - Sound Arranger attitré de groupes comme Beastie Boys, Public Enemy, LL Cool. L'animation, malgré quelques petits ralentissements sporadiques, reste d'une fluidité exemplaire, la jouabilité est parfaite, digne de la réputation des plus grand jeux d'arcade de SEGA. Au niveau des défauts, on regrettera l'absence de mode deux joueurs et des temps de chargements assez longs mais néanmoins justifiés par le haut niveau qualitatif de l'ensemble. Un autre petit point noir : l'angle de vue n'est pas toujours bien approprié et il vous faudra user de la gachette R pour rétablir un angle de vue correct, mais bon c'est un détail assez peu fréquent et qui ne gâche en rien l'intérêt de l'ensemble.

Yo Man !

  • GRAPHISME : 9/10
  • MUSIQUE-BRUITAGES : 9/10
  • MANIABILITE : 8/10
  • INTERET : 8/10
  • NOTE GENERALE : 9/10
  • POUR : un graphisme hallucinant - une bande son sidérante - une jouabilité délirante -
  • CONTRE : quelques ralentissements - quelques bugs dans l'angle de vue - temps de chargement assez longs

retour index