LE PIRATAGE EN QUESTION

Après la folie des puces « pirates » permettant de faire tourner des jeux copiés sur Playstation, voilà que Datel sort un nouvel action replay se logeant dans le port d’extension arrière de la bête. Plus de modifications à faire, les CD-R tournent à merveille.

Dans le même cas que Nintendo, SNK voit son catalogue Neo Geo être pompé (dumped en v.o.) et mis sur le net. L’émulateur NeoMame fait tourner plus de 110 jeux Neo Geo avec le son, les musiques, etc. King of Fighters 98, Last Blade fonctionnent parfaitement. Une chose est sure : le PC devient la machine de jeux par excellence : Super Nintendo – Megadrive – Neo Geo – Game Gear – Game Boy Couleur – PC Engine – Playstation – Nintendo 64 – toutes ses consoles sont parfaitement émulées et les roms sont disponibles sur le net.

Ouf ! Seulement 21,8 % des foyers français sont équipés d’un PC (source TMO)

 

Après les copieurs Nintendo 64, voici venu le temps des émulateurs Nintendo 64 pour PC. En effet, Ultra Hle permet à tout possesseur de PC (avec carte 3dfx) de jouer aux jeux Nintendo 64. Jusqu’à présent, les émulateurs Nintendo 64 étaient plutôt mal programmés et injouables (5 images/secondes).

Mais là, Ultra Hle frappe fort : sur un Pentium 300 Mhz avec une 3dfx2, les jeux sont plus rapides et plus beaux (moniteur oblige) que sur console. Mais le pire est que de nombreux sites proposent les roms des jeux Nintendo (Zelda-Goldeneye-Mario-etc.) et que des titres sont même « cracked » avant leurs sorties officielles, c’est le cas notamment de Castlevania, disponible depuis le 30 janvier sur le site d’Absoluteconsole. L’émulateur étant tellement bien programmé (ses auteurs ont disparu juste après avoir envoyé l’émulateur sur plusieurs sites spécialisés) qu’on s’autorise à penser qu’il a été développé par des professionnels dans l’optique de nuire à Nintendo. Quel concurrent ferait une chose pareille ? Votre serviteur mène l’enquête…

Même si il cause de nombreux dégâts, le piratage ne tue pas le marché. ULTIMA et AMIE LE PRO ont bien connu l’époque où lorsque l’on vendait un ordinateur à un particulier, ce dernier utilisait dans 90% des cas des logiciels piratés et ils n’en sont pas morts. Toutefois à l’époque bénie de l’Atari ST et de l’Amiga, les marges sur un ordinateur vendu était de 30 %. On ne peut pas en dire autant des boîtes japonaises qui asphyxient littéralement les commerçants français avec leurs marges à 2F50 ! De toute évidence, nous sommes en train d’assister actuellement à une nouvelle forme de piratage. Cette fois c’est le marché des consoles qui est touché majoritairement et non plus celui des micros. En effet les principales victimes sont la Playstation et la N64.

Concernant la N64, il faut dire que NINTENDO n’a pas été bien malin en commercialisant un support cartouche car c’est le système le plus facile à déplomber. Pourtant la Super Nintendo (et la Nes avant elle) avait subit de plein fouet l’arrivée des Super Magicom et autres Profighter Q. Bref Nintendo est plutôt mal engagé car tous les jeux sont disponibles avant leurs sorties officielles sur le Net. Absolute Console Page propose même sur son site web des patchs pour avoir des vies infinies, du temps infini, une invulnérabilité, des stages inédits. Sur le site d’Emu64, on trouve même un émulateur PC permettant de faire tourner les roms de la N64.

Des sociétés anglaises de jeux vidéo (Madeira Games) proposent de commander les copieurs N64 via le web par paiement sécurisé. C’est le délire. Les photos de cet article sont tirées de leur site web. Les jeux se copient soit sur support CD-ROM, soit sur support ZIP, soit directement via votre disque dur. Tout ça pour vous dire qu’il n’y a pas qu’à Hong Kong que le piratage existe... SONY n’est pas mieux loti car avec la baisse des graveurs de CD-ROM, des pirates en herbe se proclament “crackers” et vendent des jeux PSX gravés de 50 à 100 F selon la nouveauté. De plus on peut télécharger gratuitement les pochettes des boîtiers CD sur le net et même la notice complète en anglais (un japonais a d’ailleurs entièrement traduit en anglais le jeu Parasite Eve).

A l’heure actuelle, on estime que 20% des possesseurs de Playstation utilisent des copies pour jouer. Le piratage de la Playstation a été rendu possible grâce à la vente des fameuses puces permettant la lecture des CD japonais et américains. Sony à défaut d’interdire complètement ces puces, a demandé aux fabriquants de créer des puces anti-copies. Mais même si un effort a été fait de ce coté, des boîtes taïwannaise continuent d’en produire et 50% des grossistes français (ou assimilés) continuent d’en vendre à leurs clients. Résultat : des commerçants tuent leur propre marché en favorisant le piratage. Car ceux qui utilisent des copies sont bien souvent des passionnés de jeux vidéo contrairement aux joueurs occasionnels qui restent dans la légalité mais achètent un jeu de temps en temps (anniversaire, Noël). Or ces “hardcore gamers” dépensent une fortune dans leur passion (souvent en achetant des titres en import). Désormais cette dépense se déplace vers l’achat de CD-R. D’ailleurs vous avez donc sans doute eu un jour dans votre boutique, un client qui ramène un jeu une heure après l’avoir acheté (juste le temps de le graver). Nombreux sont les commerçants qui nous appelent pour nous signaler ce problème de plus en plus fréquent. Soyez donc vigilants lorsque vous vendez des puces de modification. Récemment un commerçant parisien a été condamné pour recel de contrefaçons par la chambre correctionnelle de Paris. Car même s’il ne faisait pas de copies, il savait pertinemment que les modifications de consoles permettent et favorisent l’utilisation de contrefaçons.