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Soldier of Fortune

SOLDIER OF FORTUNE

SOLDIER OF FORTUNE est un jeu qui a fait couler beaucoup d'encre lors de sa sortie sur PC il y a quelques mois. Et pour cause, c'est la première fois qu'un "doom-like" (ou "quake-like" ou "Wolfenstein-like" ou "Half-Life - like", c'est bon je stoppe, vous avez compris à quoi je faisais référence ?) était aussi réaliste sans les phases de combats et notamment dans les blessures infligées à l'ennemi.

Pour info, ce titre développé par RAVEN SOFTWARE (souvenez vous : BLACK CRYPT sur Amiga...) vous place dans la peau de John Mullins - mercenaire de son état - véritable figure emblématique aux Etats-Unis où il s'est illustré pendant la guerre du Viet-Nam. Ce jeu retrace avec plus ou moins de fidélité les missions "top secrètes" qui lui étaient affectées en les replaçant dans un contexte plus d'actualité (Irak, Afrique du Sud, Europe de l'est, Japon). L'histoire est étroitement liée au "magasin", sorte d'organisation secrète des Nations-Unies (le bras armé d'une organisation dédiée à la paix) etablie dans une librairie tenu par Sam Gladstone - votre unique interlocuteur pour le briefing des missions. Pour vous aider, un black nommé Aaron "Hawk" Parson, spécialisé dans les explosifs - vous épaulera et placera les explosifs aux endroits adéquats, à savoir une école maternelle, un couvent et un Quick® (nan, je déconne !)

Une dizaine de missions vous attendent, réparties dans 26 niveaux. Ces derniers sont assez vastes pour vous tenir en haleine de nombreuses heures et la difficulté est progressive. Les passages dits de "plates-formes" ne sont pas trop prises de têtes contrairement à Half Life où il fallait sauter au millimètre près.

Les hommes préférent les blondes ?

Pour en revenir à John Mullins, on peut affirmer sans hésiter qu'il va adorer l'adaptation de sa carrière en jeux vidéo. D'ailleurs de nombreux militaires devraient apprécier ce jeu car ici pas de "zombies" et autres monstres irréels. Dans Soldier of Fortune (titre d'une revue américaine spécialisée dans la narration des exploits de mecs en uniforme - l'équivalent français doit être le "chasseur français" ;o), c'est le réalisme qui prime (un peu comme dans GoldenEye) en ne vous opposant que des êtres humains normalement constitués (certes y sont un peu limites côté intellect mais bon c'est pas la faute de John).

C'est le point fort et l'inconvenient de ce jeu. Je m'explique : le réalisme atteint un tel degré dans la précision qu'il en devient dérangeant. Lorsque vous tirez sur un type et selon l'endroit où vous le touchez, il ne meurt pas tout de suite, il agonise tranquillement dans son coin, en attendant que vous l'acheviez. Une balle dans le pied et il va sautiller en poussant des râles, une deuxième balle dans l'autre jambe et il tombe en hurlant. Idem pour les autres membres, vous pouvez ainsi désarmer un adversaire, mais comme celui-ci est généralement fourbe, il va utiliser son arme une fois le dos tourné. Ca ne vous laisse pas trop le choix et il vaut mieux les abattre d'une balle dans la tête (cette dernière explosera telle un feu d'artifices projetant de superbes gerbes de sang sur les murs). Là au moins, vous êtes tranquille.

Ouh ! Le vicieux se cachait derrière le mur !

Autre détail amusant, vous pouvez jouer avec les cadavres. Par exemple dans le jeu TUROK, une fois l'ennemi tué, il disparaît dans un fondu du plus bel effet. Or ici les cadavres restent quelques temps sur place, vous pouvez alors "délirer" en tirant dans le corps inerte à essayer de lui défaire un membre ou à faire apparaître son ossature.

Vous en voulez encore ? Ben alors sachez que si rien ne vous dit de jouer au salaud de service en respectant l'adversaire et en laissant son corps tel quel, vos adversaires, eux, ne font pas dans la dentelle et régulièrement en déboulant dans une pièce, vous verrez des petites scènettes amusantes : Skinheads en train d'uriner d'un superbe jet courbe contre un mur, soldats en train de tuer froidement des otages qui pourtant sont à genoux, les mains derrière la tête.

Plus grâve, vous avez le droit à un quota de "pertes collatérales", en gros au bout de cinq innocents abattus par vos soins, un message vous dit que c'est pas bien et qu'il faut recommencer la mission. Je vous passe le niveau des abattoirs où le sang de vos ennemis se confond avec celui des animaux.

Bref passé le côté jouissif du shoot, on se retrouve avec des détails qui n'apportent pas grand chose au jeu et qui deviennent malsains, on y parle beaucoup d'extremistes (extrème-droite, intégristes musulmans) et à trop en parler, on se retrouve dans la même ambiance que Wolfenstein 3D (avec à l'époque les portraits d'Hitler et les croix gammées sur tous les murs) et la polémique qui en a découlé. C'est évident que les auteurs (RAVEN) ont voulu marquer une étape supplémentaire dans le réalisme mais d'un autre côté, les cadres commerciaux d'ACTIVISION (le distributeur) ont vu d'un bon oeil, toutes ces publicités gratuites. D'ailleurs aux Etats-Unis, deux versions sont sorties : une (boîte rouge) avec la violence en moins et l'autre (boîte verte) non censurée. On parle actuellement d'une version GOLD distribuée gratuitement sur le net (les add-ons restent payants).

version non censurée verteversion censurée rouge

Mais au fait ! Que vaut réellement SOLDIER OF FORTUNE en tant que jeu vidéo ?

SOF reprend le moteur, certes vieillissant mais toujours efficace, de Quake 2 en y ajoutant des effets graphiques supplémentaires. Le rendu graphique est excellent et l'ensemble est très dynamique. Il en va de même pour l'animation, très rapide en 640*480 sur un P2 450 - carte TNT2, elle reste excellente en 1024*768, l'idéal pour cette config étant le 800*600. La musique est bien adaptée à ce style de jeu et elle varie selon l'action, donnant du rythme à l'ensemble. La souris et le clavier s'avèrent necessaire pour ce type de jeu et nous attendons impatiemment la version DC pour voir comment sera configurée la manette.

la mission du train est l'une des plus réussie

L'interface est simple d'utilisation et vous propose un arsenal de base très éclectique : couteau de combat "l'écorcheur" pour poignarder ou lancer, le révolver Black Panther 9mm (40 coups/minute), le fusil à pompe B-42 (24 coups/minute) très efficace en combat rapproché. Viennent ensuite en cours de mission : le pistolet automatique, le fusil automatique, le fusil à lunette (mode sniper), l'Uzi, le lance-roquettes, la mitrailleuse lourde (qui plutôt que de faire un petit trou, arrache directement les membres de vos ennemis ), j'en passe et des meilleurs comme les classiques accessoires : grenade de base, grenade étourdissante (Flash), les charges plastic C4 (pour exploser les portes) sans oublier pour se revitalliser : le gilet pare-balles des SWAT ricains et les Medi-kit pour vous faire des petites injections (les dons d'infirmier de John Mullins ont fait des miracles pendant la guerre du Viet-Nam - véridique). L'intelligence artificielle des ennemis est intéressante : "et vas-y que je te fais une roulade", "et vas-y que je me cache derrière le mur" mais il reste quelques bugs comme ce soldat iraquien qui courait sur place, bloqué par une caisse (y'sont cons ces Iraquiens !).

le 14 juillet a débuté !

C'est donc un "Doom-like" somme toute classique, exploitant le mode multijoueurs à travers son réseau WON. C'est d'ailleurs dans le mode multijoueurs que SOF atteint son apogée, on tombe alors sur un tas de cinglés vicieux provenant du monde entier qui plutôt que de développer un sens tactique aux missions préférent vous tirer dans le dos ou vous égorger. Les clans foisonnent et regorgent, à n'en pas douter, de serial killer en puissance.

Mais en définitive, ça reste un jeu franchement amusant et passionnant en solo, le tout est de prendre SOF au second degré et de faire abstraction des limites du scénario et de la surenchère de sang.

PAN ! Dans la tête !

  • GRAPHISME : 8/10
  • MUSIQUE-BRUITAGES : 7/10
  • MANIABILITE : 9/10
  • INTERET : 8/10
  • NOTE GENERALE : 8/10
  • POUR : réalisation correcte malgré le moteur de Quake 2 - niveau de réalisme extrème
  • CONTRE : patch 1.05 indispensable pour éviter les plantages intempestifs - une surenchère de violence à ne pas mettre entre toutes les mains

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