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F355 CHALLENGE
Ah le mythe Ferrari… ce nom résonne dans le cœur de milliers d'aficionados, comme la marque automobile la plus prestigieuse de notre galaxie (pareil pour la galaxie du Centaure). Discutez cinq minutes avec un passionné de Ferrari, et ce dernier ne tarira pas d'éloges sur la marque au hamster (oups !). Le bruit inimitable du moteur, une carrosserie indémodable, des courses mémorables, des victoires à jamais gravé dans le marbre de l'anthologie du sport automobile. Une légende, on vous dit ! Italienne de surcroît ! (Pour une fois que les Italiens font quelque chose de bien ;o)
Bref notre ami Suzuki (rien à voir avec les motos) et son équipe de joyeux drilles (AM2) ne devaient pas rater le coche. Sous peine de voir ses rutilantes bornes d'arcades Naomi (avec 3 écrans, excusez du peu) être brûlées sur le parvis de Notre Dame par une bande de fans Ferrari. De plus la conversion DC devait être, elle aussi exemplaire, car les fans de la DC auraient été dans l'obligation de rejoindre les fanatiques Ferrari et de procéder au sacrifice d'une dizaine de Playstation2 en signe de protestation (on est pas fous, on va pas sacrifier nos p'tites DC ! Surtout quand Grandia 2 est dispo).
Le partenariat SEGA/FERRARI n'est pas une première. Souvenez-vous du légendaire Out Run et de sa superbe Testa Rossa décapotable. Ca c'était du jeu ! Du vrai jeu d'arcade pour les hommes (les femelles prennaient la place du passager). Out Run a été bien sur conçu par Yu Suzuki (grand amateur de sport automobile) et il fut adapté sur un grand nombre de supports, du Commodore 64 en passant par la Master System, sans oublier la mythique NEC PC Engine GT où Out Run se révéler sublime. Quoique maintenant que j'y pense, je ne me souviens plus avoir vu le logo et le copyright Ferrari dans le jeu Out Run. Damned ! Par ma faute, SEGA va se prendre un nouveau procès !
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais l'intro que je viens de faire n'apporte rien à l'analyse du jeu F355 Challenge (pour faire "in", prononcez F three five five) Que dalle, nada !
En fait à force de lire les tests de la presse spécialisée, je me laisse influencer par la technique des journalistes qui consiste à parler de tout et n'importe quoi, histoire de grappiller quelques lignes (des piges) de test supplémentaires, histoire d'augmenter ses gains. Ben oui, les journalistes sont payés à la pige (pas tous) et certains usent d'habiles stratagème pour remplir leur texte : on parle de la nouvelle secrétaire qui vient d'arriver à la rédaction, on disserte sur son collègue qui mange des twix (ou boit de la bière). Bref toutes les occasions sont bonnes pour raconter n'importe quoi ! Le problème pour moi, c'est que je ne suis pas payé ! Je fais ça bénévolement et écrire le test de F355 challenge en 400 pages ne me rapportera pas un kopeck !
Alors coupons court à tout ce baratin et passons, si vous le voulez bien, directement à l'analyse de ce jeu. Je vous rassure tout de suite, Ferrari n'est pas raté ! Loin s'en faut. Je vois (grâce à ma webcam) que certains font la grimace, l'expression "n'est pas raté" ne les rassurant pas trop.
Explications : F 355 Challenge n'est pas raté dans la mesure où il se rapproche assez fidèlement de la borne d'arcade que j'ai eu le loisir d'essayer lors d'un voyage à Tokyo ( NDR : arrêtes ton pipeau Necos, tu l'as vu à Lille ! ).
Bref ! F 355 est graphiquement très beau, certains circuits (6 de base et, sauf erreur, 5 cachés) sont superbes. On reprochera peut être un manque de détails, mais ce problème est inhérent à toutes les simulations automobiles qui doivent prendre en compte plein de paramètres (comme SEGA GT par exemple).
Le mot est lâché : simulation. Car contrairement à ce que l'on pense, F 355 n'est pas un simple jeu d'arcade. C'est en fait une simulation très pointue où la moindre erreur se paye cash ! C'est pour cette raison que de nombreux journalistes ont descendu (ou vont descendre) ce jeu en flèche. Beaucoup s'attendent à "Ridge Racer-like" et vont être décontenancés par toutes les subtilités du jeu. Ce n'est pas parce que ce jeu est sorti en arcade qu'il est forcement dénué de toute stratégie.
Yu Suzuki, à qui l'on doit des bombes comme Virtua Fighter (le plus gros succès SEGA de tous les temps) ou plus récemment Shenmue, n'est pas un "gloglo" de seconde zone. Il ne sort pas des jeux, mais des concepts. F 355 en fait parti.
Moitié arcade par la technique utilisé : temps limité, simplicité des commandes, une seule vue intérieure, F 355 se trouve être en définitive un redoutable simulateur de Ferrari. Le bruit du moteur est inimitable et l'on sent que l'équipe a procédé à de véritables enregistrements de moteur. Ensuite le comportement de la voiture (peut-on encore parler de voiture) est diablement réaliste : lorsque l'on touche un mur à plus de 200 km/h, on ne rebondit pas comme dans certains jeux, ici l'écran, censé représenté votre pare-brise, sursaute complètement dans son intégralité, la voiture perd énormément de vitesse et il devient alors très dur de rattraper vos adversaires. C'est précisément ce point là qui a déçu un bon nombre de personnes.
Ces dernières n'ont rien compris ! Pas grave ! Qu'elles retournent jouer à leur daube de Ridge Racer 5 ! F 355 Challenge n'est pas fait pour les blaireaux ! C'est un véritable bijou. "Masterpiece" comme disent nos amis ricains.
Sans vouloir paraître élitiste, je dois admettre que F 355 ne fait pas dans le populaire : la conduite, même si elle semble instinctive, demande une attention de tous les instants. Ici prendre des virages serrés à 280 km/h, ça n'existe pas. Heureusement, Yu Suzuki a pensé à nous et propose quatre fonctions d'assistance qui peuvent être désactivées en temps réel pendant le jeu. Ces fonctions répondent au nom de SC - TC - ABS - IBS et signifient respectivement : Stability Control, Traction Control, Anti-lock Bracking system et Intelligent Bracking System.
Le SC permet donc de stabiliser la voiture dans les virages ou quand la route n'est pas plane, le TC a une fonction d'équilibrage en répartissant les forces motrices, L'ABS permet de ne pas bloquer les roues et l'IBS, disponible uniquement en mode novice, gère tous les paramètres de freinage. Ce dernier devra être désactivé pour la réalisation de chronos d'anthologie.
Petite astuce concernant la fonction IBS : vous pouvez la laisser activée quelques tours, histoire de repérer les limites de votre véhicule dans les virages et de rester "collé" à vos adversaires pour la désactiver dans les derniers tours, et ainsi prendre plus de risques pour les dépasser.
Les modes de jeux sont nombreux : Arcade (six circuits - aucun réglage possible - transmission automatique ou manuelle) - Championship (six circuits - paramétrage possible de la voiture - système de points selon votre classement) - Versus (duel avec un ami de bonne famille) - Single Play (idem que pour l'arcade sauf que c'est ici que se trouve les circuits cachés - paramétrage possible) - Cable Versus Play (il vous faut 2 téléviseurs - 2 Dreamcast - 2 F355 challenge et un boîtier link introuvable) - Network (inutile en import).
Selon vos compétences, vous pourrez choisir, à chaque fois, entre la transmission automatique ou manuelle (très difficile). Un autre mode, appelé "Driving Data" permet d'analyser vos replay (freinage, trajectoire du véhicule, etc.)
Comme je l'ai mentionné précédemment, les graphismes sont splendides. Mention spéciale pour les Ferrari, sublimée par le Power VR qui, décidément, m'étonnera toujours. Les décors vont du passable au superbe. Les circuits en ville étant les plus beaux mais aussi les plus complexes. Des boucles, style Daytona, sont heureusement disponibles pour les novices.
La musique très "rock attitude" n'est là que pour tromper une fois de plus le joueur qui se croît dans un pur jeu d'arcade genre "Crazy Taxi". Personnellement je désactive les BGM, le son du moteur est magnifiquement rendu, avec un bruit sourd à bas régime, une stéréo exploitée à merveille lors des dépassements (à quand le Dolby Digital ?) et un moteur rugissant à la moindre pression sur l'accélérateur.
Après avoir joué plus d'une vingtaine d'heures à F 355 Challenge, je peux vous affirmer que ce jeu est exceptionnel mais aussi extrêmement technique. Fort heureusement, Am2 a intégré pour chaque circuit une option training où apparaît au sol, une ligne (de couleur rouge Ferrari) qui représente la trajectoire idéale. De plus un copilote vous épaule (et se lamente de vos piètres prouesses). Au début, je dois avouer que j'ai crânement "zappé" ce mode. La dure réalité du jeu m'a fait ravaler mes prétentions, et c'est la queue basse que je suis retourné au mode "training", indispensable pour terminer le circuit dans les trois premiers.
En définitive, F 355 est une bombe réservée à un public averti, aux fameux "hard core gamers" dont tout le monde parle (au fait comment sont-ils ?). Nous sommes à des années-lumière du cultissime Out Run. Mais attention, il reste franchement abordable et hyper jouable. Le tout étant de s'investir convenablement dans le jeu. Et de ne pas se "braquer" parce que l'on termine toujours dans les derniers. Désolé mais ce n'est pas parce que ce jeu ne s'adresse pas au plus grand nombre qu'il doit être cassé !
Aux détracteurs qui lui reprochent de ne présenter que des Ferrari, je leur répondrais que la Ferrari se suffit largement à elle-même. De plus lorsque Sony a sorti son "Porsche Challenge" et Electronics Arts son "Need For Speed Porsche", personne n'a crié au scandale (j'ai rien contre les Porsche). N'importe quel amateur de sport automobile vous dira que faire concourir des voitures de puissance différente n'a aucun intérêt. C'est un peu comme si vous compariez une DC et une PS2 ;o)
Yu Suzuki, a voulu son jeu ainsi, et ce que Yu Suzuki veut, Dieu le veut !
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GRAPHISME : 9/10
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MUSIQUE-BRUITAGES : 9/10
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MANIABILITE : 8/10
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INTERET : 8/10
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NOTE GENERALE : 8,5/10
- POUR : réalisation excellente - un hommage au mythe Ferrari - conduite pointue et plus axée sur la simulation que l'arcade - fonctions d'assistance
- CONTRE : un côté "élitiste" - une seule vue disponible - seulement une dizaine de circuits
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